Pour une pratique responsable
Le certificat médical d'absence de contre-indication (CACI) n'est plus obligatoire pour prendre une licence sportive. À la clé, un accès facilité à l'activité physique qui doit permettre de lutter contre les effets pernicieux de la sédentarité.
Cette suppression soulève cependant une question : en l'absence de CACI, comment s'assurer que le licencié pratique son sport sans risque ? Dans la dernière édition du magazine Cyclotourisme, le Dr Patrice Delga présente la position, et la réponse, de la Fédération française de cyclotourisme.
La pénurie de médecins rendait parfois l'obtension du CACI difficile, ce qui décourageait des licenciés potentiels. Surtout, l'efficacité même du document était contestée : l'examen médical préalable à sa délivrance ne dépistait que rarement des pathologies. L'obtension du certificat conduisait ensuite certains licenciés à se déresponsabiliser, et à pratiquer leur sport "sans discernement ni prudence".
La levée de l'obligation permet de démocratiser la pratique sportive, mais contraint les fédérations à explorer de nouvelles pistes. La Fédération française de cyclotourisme a pour sa part choisi la voie de l'éducation et de la responsabilisation de ses licenciés.
Ainsi, à partir de la saison 2024, ceux-ci devront remplir un nouvel auto-questionnaire (adulte) de santé plus long et plus détaillé. Ce questionnaire se substitue au certificat médical, et se divise en quatre paragraphes :
1. Signes cliniques évocateurs d'une pathologie cardiovasculaire
2. Facteurs de risques cardiovasculaires qui doivent conduire à demander un avis médical
3. Risques de la reprise sportive après une longue interruption
4. Bonnes pratiques sportives et règles d'or des cardiologues du sport
Lors de son inscription, le licencié produira une attestation sur l'honneur d'avoir rempli ce questionnaire et pris connaissance des recommandations sur le site de la fédération.
Conclusion : Cette nouvelle procédure demande un effort accru du licencié : effort de lecture du questionnaire, mais surtout de réflexion et d'introspection. Mais effort salutaire, qui place le sportif face à ses responsabilités et l'oblige à écouter son corps.
Nous saluons donc cette nouvelle approche qui invite chacun à une approche raisonnée, et raisonnable, de la pratique cyclo.
Lire l'article dans son intégralité 🠢 Contraindre ou responsabiliser ?, Cyclotourisme n°737, septembre 2023.